Tous les articles par Charly Pache

Psychologie de la démocratie directe

Une nouvelle version du document « Psychologie de la démocratie directe » de Paul Nollen est dorénavant à disposition.

Le document est disponible sur Academia :
https://www.academia.edu/86490623/The_Psychology_of_Direct_Democracy_edition_sept_2022 ou directement ici:

En résumé:

Nous jetons un bref coup d’œil à l’histoire de notre système politique actuel, une soi-disant « démocratie représentative »…
(Belgique).

  • Nous notons comment une révolution qui a installé une « aristocratie électorale » est devenue une « démocratie de nom » mais une « particratie en réalité » et pourquoi cela n’est pas durable.
  • Reconnaître le risque d’une évolution vers le totalitarisme ou la dictature.
  • Explorer les éléments de base de l’ancienne « démocratie athénienne » qui consistait en un pouvoir décisif des citoyens et en l’utilisation politique du tirage au sort et comment ces instruments sont, ou peuvent être utilisés aujourd’hui.
  • Expliquer comment le tirage au sort risque de devenir un outil aux mains d’intérêts particuliers et de spécialistes sans possibilité d’évaluation, au détriment de la confiance des citoyens et de l’intégrité du système de tirage lui-même. Certaines propositions
    vont même dans le sens d’une klerocratie (type d’oligarchie).
  • D’étudier la conception inadaptée, pour le niveau législatif, de certains instruments qui utilisent le tirage au sort sous une forme ou une combinaison quelconque. Cela inclut les instruments destinés à influencer la législation.
  • Présenter les composantes d’une définition de « l’image de la société » ou du « mini public » désigné par tirage au sort afin d’éviter les dénominations suggestives et les tromperies.
  • Montrer comment et pourquoi les instruments démocratiques que sont le référendum et la pétition fournissent le « capital social » si nécessaire et pourquoi l’évolution technologique peut être une menace.

Nous présentons une conclusion, proposons quelques constructions générales et nous référons à nos travaux antérieurs pour nous guider.

Paul Nollen https://independent.academia.edu/PNollen
www.meerdemocratie.be

Les expertises d’hier ne feront pas le monde de demain

Extrait d’un billet de François Bottollier-Depois sur la place des experts.. et celle des citoyens:

En démocratie, l’expert n’est pas un décideur politique

Il semble couler de source que les experts, en vertu de leurs capacités, de leurs connaissances, aient de plus grandes chances de discerner la vérité sur une question complexe, plutôt qu’une personne sans qualifications particulières ou n’ayant pas spécialement réfléchi à une problématique. Mais cela n’implique pas de les laisser trancher, c’est-à-dire de leur donner l’autorité de prendre des décisions qui s’appliquent sur l’ensemble des membres de la société.

Dans une société démocratique la détention d’un savoir ne constitue pas une justification acceptable du pouvoir.

Le phénomène qui tend à accorder une autorité politique à l’expert apparaît très clairement depuis le début de la crise. Aucune décision politique n’est prise sans que soit brandie l’autorité d’un expert ou d’un comité quelconque. Que le politique prenne en considération un avis qui résulte d’une démarche scientifique est une chose ; mais qu’il se dissimule derrière cet avis pour asseoir sa décision comme une nécessité indiscutable pose un problème démocratique. Combien de fois a-t-on entendu que les décisions du gouvernement étaient « basées sur l’avis des scientifiques » ? L’expert doit intervenir non pas pour prendre la décision, mais pour éclairer ceux qui sont en mesure de la prendre.

Article complet : https://www.linkedin.com/pulse/les-expertises-dhier-ne-feront-pas-le-monde-de-demain-fran%C3%A7ois/

Génomi poursuit deux objectifs de l’Agenda 2030 de l’ONU

La réduction des inégalités en général et l’égalité entre les sexes sont deux des dix-sept objectifs de développement durable de l’ONU à atteindre à l’horizon 2030 (Agenda 2030). Génération Nomination s’engage pour que chacun aie des chances égales de réussite à tous les niveaux de la vie publique.

Le 24 mars 2017, Génération Nomination était une des soixante organisations qui présentaient des solutions pour atteindre ces objectifs lors du Geneva Global Goals Innovation Day – http://g3id.org/the-solutions-fair/.

Goal 5 – Gender quality – http://www.globalgoals.org/global-goals/gender-equality/
Goal 10 – Reduced inequalities – http://www.globalgoals.org/global-goals/reduced-inequalities/

Les entreprises se porteraient mieux si les promotions se faisaient « au pif »

Les nominations faites au hasard motivent davantage les collaborateurs désignés que celles basées sur le mérite ou l’ancienneté

Francesco Sacco, Source : supplément « Emploi » de la Tribune de Genève du mercredi 18 janvier 2017
Que se passerait-il si les responsables RH attribuaient les promotions internes au hasard au lieu de les faire dépendre du mérite ou de l’ancienneté ? Eh bien, le résultat ne serait pas pire: il serait même légèrement meilleur. C’est ce qu’on découverts trois physiciens italiens, Andra Rapisarda, Cesare Garofalo et Alessandro Pluchino , à l’Université de Catane, en Sicile, après avoir calculé les incidences de ce procédé sur le long terme grâce à un modèle mathématique.
Lorsqu’ils ont publié leur première étude, en 2009, ils ont suscité beaucoup de curiosité. L’année suivante, à Harvard, ils se sont vus décerner un IG Nobel, parodie du Prix Nobel réservée aux découvertes qui ne servent à rien. Mais, en 2011, les trois chercheurs ont publié une nouvelle étude réalisée avec un modèle mathématique amélioré et qui confirme les résultats précédents. L’entreprise qui affiche une cote de productivité de 70 sur 100 voit progressivement son score diminuer de 41 points avec des promotions décernées au mérite, mais n’en perd que 18 si elle les octroie de manière aléatoire.

Profitable pour l’entreprise

Entre-temps, des recherches effectuées à l’Ecole du management de l’Université du Texas, à Dallas, ont confirmé que la promotion « au pif » s’avère plus profitable pour l’entreprise que l’attribution en fonction du mérite ou de l’ancienneté. La différence n’est que de quelques points sur une échelle de cent. Mais ce constat suggère « de manière inconfortable » que les coûteux efforts consentis par les managers RH pour identifier les employés les mieux placés pour grader n’ont finalement « pas tant d’importance ».
Comment expliquer cela? Il est possible que le fait d’être choisi au hasard responsabilise l’heureux élu, alors que la personne qui s’attend à une promotion au vu de certains de ses antécédents reçoit la même nouvelle comme un dû. L’historien et écrivain belge David Van Reybrouck, défenseur des élections au hasard dans le monde politique, affirme: « Quand on se sent considéré, on se comporte en conséquence ». Il semble également que les compétences démontrées par un employé à un poste donné ne soient pas prédictives d’une bonne performance dans une autre fonction. En outre, selon les travaux de Andrea Rapisarda et de ses collègues, les collaborateurs qui n’excellent pas dans leur emploi actuel (c’est-à-dire les individus considérés comme peu compétents) se révèlent légèrement meilleurs que les autres lorsqu’ils accèdent à une nouvelle fonction.

Anticipation difficile

Enfin, les systèmes d’attribution traditionnels des promotions ne tiendraient pas suffisamment compte de la motivation des personnes et de la complexité de l’être humain. Si nous étions prévisibles, la logique ferait merveille dans les RH. Mais, en réalité, il est difficile d’anticiper le comportement d’un individu.
En élargissant leur champ de recherches aux marchés boursiers, Andrea Rapisarda et ses collègues ont démontré qu’il était vain de chercher des justifications rationnelles aux fluctuations des systèmes complexes. Pourtant, « les spécialistes préfèrent croire à des liens de cause à effet, là où il n’y a que des coïncidences », observe Andrea Rapisarda, interrogé par courriel. Or, poursuit-il, le hasard est souvent bénéfique. « Il suffit souvent de sortir des sentiers battus et de faire quelque chose d’un peu fou pour découvrir quelques chose qui, autrement, nous aurait échappé. » Slon lui, un parlement travaillerait mieux si une fraction importante de ses membres était tirée au sort dans la population, car cela permettrait de briser le fonctionnement « en vase clos ».
Cette idée n’est pas nouvelle dans l’Athènes classique, environ 90% des postes étaient tirés au sort, les postes les plus délicats (typiquement l’armée et la caisse) restant entre les mains de spécialistes. Et la République de Florence a procédé des siècles durant au tirage au sort de ses élus. Plus proche de nous, on citera, par exemple, le système vaudois des tutelles et curatelles, qui repose sur une assignation non volontaire.
Certains scientifiques pensent néanmoins que les promotions au hasard ne sont pas applicables sans réserve. Joint par courriel, Phedon Nicollaides, directeur du département énconomie du Collège de l’Europe, à Bruges, estime ainsi que le principe de la loterie ne devrait pas être utilisé pour attribuer les promotions, mais pour désigner ceux qui les attribueront. De son côté, David Van Reybrouck est persuadé que les citoyens élus de manière aléatoire devraient se voir donner les moyens de prendre les décisions pondérées. Il faudrait en particulier les amnerer à discuter tous ensemble autour d’une table. En effet, dans cette situation, on ne peut pas se permettre de s’exprimer comme on le fait sur les réseaux sociaux ou dans les sondages, on est obligé de nuancer son point de vue.